Tous séparés, mais ensemble avec Émile Bilodeau

  Émile Bilodeau a offert une prestation à l’auditorium de l’école de la Baie-Saint-François vendredi. À 1200 élèves, ensemble via le truchement de la technologie. Une occasion de divertir la belle jeunesse en ces temps difficiles pour elle.   https://www.dailymotion.com/video/x7x5qb9 «Mille deux cents personnes c’est la foule estimée au MTelus que j’ai dû annuler en mars, a répondu le sympathique auteur-compositeur-interprète. Est-ce que la formule [diffusion à partir de l’applications Teams] pourrait être celle qui aidera la musique ? C’est une façon de se rassembler. C’est important que l’on se sente ensemble en ce moment. » Une classe a pu assister au spectacle en direct de l’auditorium. Elle a été désignée via un tirage au sort. Tous les autres élèves vivaient la performance dans leur classe. Et même de leur domicile pour les étudiants à la maison. Le diffuseur Valspec était l’instigateur de ce party d’Halloween. «Je vais jouer les pièces de mon album Grandeur mature, a-t-il expliqué. Avec mon band au complet, ce qui me permet de ressortir les textes, mais aussi la qualité de la musique. » Nourrir la flamme Émile Bilodeau était heureux d’être en contact avec des écoliers. Après s’être tenu discret durant la première vague, il s’est rapproché encore plus des jeunes cet automne. Artiste de conviction, il prend la parole pour sa génération. Il est impliqué avec le Réseau intercollégial des activités socioculturelles du Québec en plus de donner des ateliers d’écriture avec Jeune en tête. Les sujets de l’écologie et de la santé mentale l’interpellent également. «Si je n’avais pas eu l’impro, le théâtre ou Cégep en spectacle, je ne serais pas là devant toi à te parler, lance-t-il. Les étudiants souffrent en ce moment, c’est difficile pour eux d’être privés de leurs activités. Les grands hommes et les grandes femmes ont commencé à quelque part. C’est important d’encourager les jeunes dans leur direction. De leur faire confiance. Je veux faire partie de ça. Nourrir la flamme. Il n’y a pas grand espoir si on ne s’occupe pas de notre jeunesse.» Vingt-cinq ans jour pour jour après le dernier référendum, le souverainiste convaincu caresse le rêve d’un pays. Pour lui, il faut maintenir l’étincelle, rappeler l’histoire et commémorer l’espoir. « Je crois vraiment qu’une société s’améliore quand elle est impliquée, note-t-il. C’est le temps de placer les cartes dans un projet plus inclusif. » Toute sa vie, il a voulu se mettre en scène. Gagner sa vie avec l’art. L’auteur-compositeur-interprète est heureux de montrer que c’est possible. Et il utilise sa tribune à bon escient. https://www.dailymotion.com/video/x7x5qba Une œuvre qui parle En nomination au Gala de l’Adisq dimanche, notamment dans la catégorie «Interprète masculin», Émile Bilodeau aimerait bien entendu gagner. Mais surtout profiter d’un auditoire captif. «J’aimerais avoir accès au lutrin et m’adresser aux jeunes, insiste-t-il. Il s’agit du groupe le plus affecté par l’inaction que ce soit en environnement, en santé mentale ou avec le racisme systémique. Les jeunes doivent se sentir impliqués. » Son album au concept éclaté avec des propos remplis d’idées, que ce soit la politique, le territoire ou l’écologie, a séduit les jeunes et les moins jeunes. Dans sa forme et par ses textes.