«Un homme (ou une femme) voyage pour sentir et pour vivre. A mesure qu’il voit du pays, c’est lui-même qui vaut mieux la peine d’être vu.»
Ce passage philosophique traduit parfaitement l’état d’esprit qui a poussé une jeune femme originaire de Melocheville, Catherine Bergevin, à vivre une aventure extraordinaire.
Depuis plus de trois mois, cette infirmière en sabbatique parcourt les États-Unis et le Mexique à vélo en compagnie d’un ami français. Partie de Bozeman au Montana en septembre, elle a traversé le pays de l’Oncle Sam du Nord au Sud pour mettre le cap sur San Diego (Californie), quelque 1900 km plus loin. La semaine dernière, l’arrivée à la ville frontière de Tijuana au Mexique marquait le début d’un autre long périple, cette fois-ci en territoire mexicain.
«La vie est pleine d’aventures quand on voit plus loin que l’horizon», avance Catherine Bergevin, qui a communiqué avec le Journal pour faire part de son expédition. «Je crois que mon expérience de vie pourrait inspirer beaucoup de lecteurs à poursuivre leur rêve et à sortir de leur zone de confort. Je souhaite profondément que mes histoires puissent faire évoluer les gens», devait-elle exprimer.
Au cours de son périple américain, Catherine et son acolyte, Thibaut Herrou, se sont arrêtés à une dizaine de parcs nationaux, tous aussi magnifiques les uns que les autres. Du Parc Yellowknife, au Nord-Ouest du Wyoming, à Los Angeles en passant par Flaming Gorges, Bryce Canyon, Zion National Park, le Parc national des arches, Lake Powell (Arizona) et le désert des Mohaves en Californie, les paysages sont à couper le souffle.
«Depuis que la « warrior » a enfourché son vélo, plus rien de l’arrête. Elle a tout affronté, les flancs de montagnes escarpées, les chaleurs torrides du désert, les nuits zébrés d’éclairs, les forêts peuplées de cerfs en rute… À certains moments, ce fut difficile, l’insécurité, le manque de confiance en la vie. Maintenant, je suis heureuse d’avoir tant cheminé», évoque l’aventurière.
Plus tôt dans sa virée à vélo, Catherine Bergevin a tenu des propos teintés d’humour: «Je suis devenue une vraie sauvage… Je pue… Je ne me suis pas lavée depuis cinq jours. Certains disent que je sens le poisson… Des coyotes sont attirés par mon odeur corporelle… J’ai les cheveux en broussaille…Je vais chasser pour m’alimenter… Dire qu’il y a un mois, j’étais une infirmière.»
Quant à ses premières journées en sol mexicain, à Tijuana, Catherine Bergevin y est allée de quelques observations intéressantes: «Entre les barreaux de la fenêtre de notre chambre, je vois le soleil projeter ses premiers rayons sur les palissades de béton qui s’étendent le long de la frontière. Elles semblent avoir été dressées pour protéger le désert américain de l’expansion d’une ville mexicaine. Les maisons s’étendent jusqu’à la frontière. Celle-ci défend l’originalité de deux peuples, deux cultures, si différentes que leur mélange serait un gâchis. Une barrière physique qui maintient le contrôle social de l’un et la liberté d’entreprendre de l’autres…»
