Faits divers

Un accusé de crimes de nature sexuelle présenté comme un «appâteur»

Il y a 6 heures
Modifié à 10 h 58 min le 24 janvier 2025
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Sylvain Patenaude doit actuellement se défendre d'une accusation de contact sexuel au palais de justice de Valleyfield. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Deux plaignantes accusent Sylvain Patenaude, un cinquantenaire de Saint-Chrysostome, de crimes de nature sexuelle. Les gestes dont elles auraient été victimes seraient survenus à une quinzaine d’années d’écart. Or, le juge Joey Dubois a admis la requête de faits similaires présentée par l’avocate de la Couronne, Me Mylène Brown.

La requête en faits similaires déposée par le ministère public visait à démontrer que l’accusé avait une propension à commettre ces gestes.

Me Brown a plaidé qu’il n’y avait pas d’autres interprétations quant aux paroles et aux gestes dénoncés. Si bien qu’elle a décrit le comportement de l’accusé comme s’il faisait du grooming, ce qui peut être défini comme de l’appâtage. 

Pour elle, les faits similaires viennent renforcer la crédibilité des victimes et démontrer un stratagème qui les a apeurées.

En défense, Me Olivier Béliveau avait fait valoir que la valeur préjudiciable d’une telle requête excédait la valeur probante. 

Le juge Joey Dubois a déclaré admissible la requête en faits similaires. L’âge des victimes, la relation de confiance établie dans chacun des cas et les gestes et paroles posés lorsque les victimes étaient seules avec l’accusé ont été plus lourdes de sens que la dissimilitude présentée par l’avocat en défense, Me Olivier Béliveau.

Même si les gestes auraient été posés dans le même petit village du Haut-Saint-Laurent, les deux plaignantes ne se connaissent pas. Aucune forme de collusion entre elles n’a été démontrée.

Ce faisant, les deux témoignages qui ont été entendus pourront être pris en considération dans chacun des procès.

Mononc’ gâteau

Une fois l’admission de la requête, le procès concernant les fait reprochés en 2005 a débuté.

Le contact inapproprié serait survenu alors que la victime souhaitait remercier Sylvain Patenaude après une journée passée avec la fille et la conjointe de l’époque de ce dernier.

Elle était allée le rejoindre dans la cour arrière, alors qu’il relaxait dans un hamac par une soirée d’été. 

Après une courte discussion, M. Patenaude aurait répondu à la fillette si elle avait déjà vu ses parents nus. L’accusé aurait tenté de saisir la main de la plaignante pour l’approcher de son entrejambe alors que son pantalon aurait été préalablement baissé. La plaignante a retiré sa main avant de quitter l’endroit où ils se trouvaient.

Sylvain Patenaude s’est défendu d’un tel comportement lors de son interrogatoire. Il a laissé savoir qu’il ne se trouvait jamais seul avec des enfants dans son hamac.

En contre-interrogatoire, il s’est qualifié de mononc’ gâteau qui avait une bonne réputation. 

«Je suis un gars protecteur, peut-être même dangereux si quelqu’un fait mal à un enfant, a-t-il déclaré au juge. Pour moi, ce n’est pas croyable qu’elles [les plaignantes] aient dit ces choses sur moi.»

En 2007, Sylvain Patenaude avait obtenu une absolution de la cour après avoir dû se défendre d’une accusation de menace.

Le procès se poursuivra au palais de justice de Valleyfield le 16 avril. Le contre-interrogatoire de l’accusé sera complété. Suivra en suite l’audition d’un témoin admis par la défense. 

Sylvain Patenaude fera éventuellement l’objet d’un second procès pour les gestes qu’il aurait posés sur la seconde plaignante.