Le fléau a pris des proportions gigantesques depuis mars 2016: le ratio de camions-remorques versus le nombre total de véhicules qui circulent sur le boulevard Mgr Langlois atteint maintenant un sur 3. Il y a 16 mois, une surveillance exercée par «Le Journal Saint-François» avait donné un résultat d’un poids lourds pour 8 véhicules.

L’auteur de ces lignes s’est posté à l’intersection des routes 201 et 132 (boulevard Hébert), près du feu de circulation, de 16h35 à 17h05, mercredi en fin d’après-midi. La vaste majorité des usagers de la route provenaient de l’autoroute 530 afin d’emprunter le boulevard Mgr Langlois en direction Nord.

Au cours de cette demi-heure d’observation, 62 camions-remorques ont défilé à l’approche de l’intersection sur un total de 181 véhicules. Ainsi, en cette journée du 5 juillet, 34,2% des véhiculent qui ont transité par le «boulevard de la cohue» pendant 30 minutes à l’heure de pointe étaient des camions-remorques. Au printemps 2016, un constat de 20,4% avait été fait au coin de la rue Leduc et du boulevard dans le secteur Grande-Ile.

Comment expliquer cette occupation des mastodontes de la route sur le boulevard Mgr-Langlois depuis l’ouverture de la partie Ouest de l’autoroute 30 en décembre 2012? Des sondages récents ont confirmé que le facteur économique vient en tête de liste pour inciter les camionneurs à rouler sur le boulevard urbain de Salaberry-de-Valleyfield pour relier les autoroutes 30 (530) et 20.

Le tarif établi par «Nouvelle Autoroute 30» pour franchir le poste de péage du pont Serge-Marcil a bondi de plus de 60% en 4 ans pour les camions-remorques, passant à 2,05 $ par essieu l’hiver dernier. Un aller-retour quotidien, 5 jours par semaine, peut donc représenter un montant de plus de 200 $ par mois dans la poche d’un routier.

Une pétition de quelque 8000 signataires visant à limiter le nombre de camions-remorques sur le boulevard Mgr-Langlois et appuyée par le député de Beauharnois, Guy Leclair, a été déposée en septembre dernier à l’Assemblée nationale du Québec. Malgré la frustration et les inquiétudes de la population dans le comté, le dossier n’a pas avancé d’un centimètre depuis le dépôt de la pétition.