«Un cas grave de mauvaise gestion» à Godmanchester
Un rapport d’enquête de la Commission municipale du Québec rendu public le mercredi 29 mars fait état d’un « cas grave de mauvaise gestion» au sein de l’administration municipale de Godmanchester et recommande d’assujettir la Municipalité au contrôle de la Commission en matière de ressources humaines.
Cette enquête découle d’un nombre important de divulgations faites auprès de la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale (DEPIM), selon lesquelles un acte répréhensible aurait été commis à l’égard de la Municipalité du canton de Godmanchester, indique le rapport.
Ces divulgations mettent en cause une série d’événements correspondant potentiellement à un cas grave de mauvaise gestion envers la Municipalité. Elles mettent en relief d’importantes tensions et difficultés relationnelles et communicationnelles entre les membres du conseil ainsi qu’entre certains membres du conseil et l’administration municipale, ce qui met à risque la saine gestion de la Municipalité.
Dans les conclusions du rapport d’enquête, on note qu’en raison de l’existence d’enjeux de performance de la direction générale invoqué par le maire, un modus vivendi s’est mis en place selon lequel, contrairement à ce qui doit être, des membres du conseil se permettent d’agir dans la sphère de l’administration municipale, sans qu’aucun rempart les en empêche.
«…étant donné l’ampleur du système d’ingérence qui s’est mis en place au sein de la Municipalité et le climat toxique qu’il a engendré, nous retenons que la situation correspond à un cas grave de mauvaise gestion», conclut le rapport d’enquête.
Administration fragilisée et déontologie
La Direction des enquêtes constate par ailleurs l’embauche d’une directrice générale-adjointe en septembre dernier. D’ailleurs, le maire Pierre Poirier a lui-même octroyé ce contrat sans qu’une résolution du conseil municipal n'ait été adoptée au préalable. Cependant, avec le départ en congé de travail de la directrice générale, l’adjointe comble maintenant la tâche de la DG de façon intérimaire.
De plus, avec le départ subséquent de la secrétaire-trésorière, on estime que la situation demeure fragile. L’enquête révèle d’ailleurs que de nouvelles situations irrégulières émanant d’élus ont cours sous la nouvelle direction générale par intérim et que cette dernière est aux prises avec un important défi de gestion des ressources humaines. Entre autres, certains élus sont appelés à agir avec un employé avec qui ils ont des liens familiaux dans le cadre de la tenue d’un comité.
On peut donc s’attendre à de nouveaux rebondissements, puisque la DEPIM a été informée de manquements potentiels au code d’éthique et de déontologie des élus ayant eu cours en lien avec la présente situation.
«Il n’est pas exclu que la DEPIM, dans le cadre de son mandat en éthique et déontologie, entreprenne une enquête administrative et dépose des citations en déontologie municipale», prévient-on.