En l’espace de quelques heures l’apiculteur de Saint-Stanislas-de-Kostka, Joël Laberge a perdu au-delà de 600 de ses ruches.
Des milliers d’abeilles
sont mortes dans les champs à proximité des ruches de la Miellerie Saint-Stanislas. Pour Joël Laberge, nul doute que ses protégées ont été tuées par un cocktail empoisonné. L’arrosage de pesticides en plein jour par des agriculteurs de la région pourrait avoir eu raison de ses abeilles. Son gagne-pain. « Les produits ont été vaporisés en plein jour, lors que les vents sont trop forts. Mais surtout lorsque les abeilles sont en action. C’est dans le jour qu’elles pollinisent. Si au moins c’était fait de nuit. On sème la nuit. On récolte la nuit. Mais on arrose le jour. Je ne comprends pas », lance l’homme qui est dans le domaine du miel depuis de nombreuses générations.
Il ne désire pas blâmer les agriculteurs avec qui il dit entretenir de bonnes relations. « Nous ne voulons pas la guerre. Mais il faut qu’il se passe quelque chose. Je ne veux pas me mettre personne à dos. Mais il faut se protéger entre nous », explique Joël Laberge.
Un mélange mortel
L’apiculteur croit que les abeilles ont été victimes des circonstances. Un mélange nocif. « Les herbicides pris séparément pourraient ne pas tuer nos abeilles. Mais il y a eu les produits arrosés, la sécheresse, les vents forts, l’arrosage de jour. Puis nous avions rassemblé nos ruches pour un voyage vers le Lac-Saint-Jean. Elles étaient toutes ensemble. Et ça a joué contre elles. Elles ont été boire dans les feuilles du maïs. Celui-ci produit une eau qui est nocive. Mélangée aux herbicides c’est pire. On tente de faire analyser le tout, pour découvrir la concentration. Mais ce ne sera pas facile de trouver », juge l’homme qui compte sur son fils pour la relève de l’entreprise.
Les abeilles sont en péril partout sur la planète. Et au Québec, celles de la Miellerie Saint-Stanislas sont les premières exposées au danger. « Nous sommes dans le Sud-Ouest et c’est ici que l’agriculture se met en branle en premier au Québec, chaque année. Alors nous sommes les premiers à subir quand il y a des dommages. Nous sommes les lanceurs d’alerte. C’est la même chose depuis les années 90. Mais depuis 2007, nous levons le drapeau chaque année », ajoute Joël Laberge.
Une manifestation contre les pesticides
Mélanie Gingras se sent interpellée par le cri du cœur de l’apiculteur. Amoureuse de l’environnement, de la nature, de l’eau, elle désire prendre le taureau par les cornes. « Je prenais une marche avec mon chien et j’ai vu l’agriculteur faire de l’épandage. J’ai senti quelque chose d’anormal. J’ai eu l’odeur directe. Puis j’ai vu l’histoire des abeilles. J’ai un amour sincère en ce qui concerne leur sauvegarde. Je désire mobiliser les gens et attirer l’attention. Pour faire bouger les choses », indique la citoyenne d’Ormstown.
Ainsi, le 13 juin, dès 9 h 30, elle voudrait que la population vienne manifester son appui à l’apiculteur et décrier l’arrosage d’herbicide.
« Je veux rassembler les gens. Mais dans le respect de tous. Avec la distanciation. En profiter pour une sortie familiale qui permettra d’en apprendre plus sur l’environnement », invite la sympathique dame.
https://www.dailymotion.com/video/x7ud3mn
https://www.dailymotion.com/video/x7ud3mo
https://www.dailymotion.com/video/x7ud3mt