Un séjour déterminant chez les Argonauts pour Maxime Latour
Maxime Latour n’était pas prêt à accrocher ses épaulettes. Mais le footballeur professionnel campivallensien réfléchissait à son avenir lorsque l’appel des Argonauts est survenu. Le spécialiste des longues remises est de retour à Toronto pour des matchs qui seront déterminants pour la suite de sa carrière.
L’athlète de Valleyfield s’est entraîné fort durant la saison morte. Cinq jours par semaine jusqu’à l’ouverture des camps. Comme il n’a pas reçu d’invitation, il a diminué la cadence, mais diversifié ses exercices. Toujours avec sérieux, lui qui est 10 livres plus léger que l’an dernier.
À la semaine 8 de la saison, il s’apprêtait à accepter une tâche d’enseignant remplaçant à l’école de la Baie-Saint-François.
«Après le premier tiers de la saison, je pensais passer à autre chose, a-t-il confié. C’est spécial d’être le 10e spécialiste des longues remises [La Ligue canadienne de football compte 9 équipes]. J’avais eu des discussions avec Edmonton et Calgary. Des équipes me voulaient, mais pas à ce point. L’appel de Toronto arrivait à point.»
Son bonheur coïncide toutefois avec le malheur d’un autre joueur. Jake Reinhart, qui remplissait ce rôle depuis le début de la saison, s’est fracturé un os du coude. Il a été placé sur la liste des joueurs blessés pour une période de six semaines. «J’ai ma place sûre pour six semaines, informe Latour. Ensuite, on réévaluera. Je suis dans le néant. Les semaines à venir sont déterminantes.»
Dans l’attente, il a entraîné des spécialistes de niveau collégial et universitaire. Ce qui lui a permis de revenir à la base et d’entretenir la flamme pour le football. Il était sur le terrain et lançait des ballons. Mais pas dans un contexte compétitif de partie.
À l’aube de ses 30 ans et après cinq ans dans la LCF, avec des passages à Montréal, Ottawa, Toronto et Winnipeg, Latour songe à son après-carrière. La maîtrise en enseignement a été envisagée.
L’appel du football a cependant mis ses projets sur pause. Latour a appelé les ressources humaines du Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands. Il a averti que sa rentrée scolaire allait être repoussée.
Bon départ
Latour a endossé l’uniforme le 12 août dans un revers de 34-27 sur les Tiger Cats de Hamilton. Il aurait bien sûr préféré gagner la partie. Mais ses performances personnelles ont été à la hauteur. «Sur 16-17 snaps, deux ont été un peu bas sur les placements, mais les bottés ont été réussis. Le match a bien été. Il y a juste après le premier jeu où je me suis demandé si je n’avais pas joué depuis 100 ans. J’ai donné toute l’intensité sur la poursuite et je cherchais mon cardio.»
À Toronto, il se retrouve dans un environnement plaisant. Latour a fait partie des Argonauts l’an dernier. Il connaît bien l’entraîneur des unités spéciales, Mickey Donovan, et le botteur, Boris Bede, avec qui il a travaillé auparavant chez les Alouettes.
«La gang est revenue me voir et je me sens apprécié, confie le footballeur. Donovan m’a rapidement mis en confiance en me disant de me concentrer d’abord sur mes snaps. Et Bede est content de me revoir parce que le rythme ne change pas pour lui.»
Deux autres botteurs évoluent avec les Argos, soit l’Australien John Haggerty et le Japonais Tokishi Sato. «Quand je parle avec Bede [originaire de la France], je pense qu’ils croient qu’on parle extra-terrestre, rigole Latour.
C’est dans cet état d’esprit que Maxime Latour se retrouve avec les Argonauts. Il a toujours du plaisir à jouer et il est prêt à tout donner pour prolonger sa carrière. «Les spécialistes des longues remises sont une denrée rare, rappelle-t-il. J’espère que ça se poursuive pour moi. »
Les Stampeders de Calgary sont à Toronto samedi.