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Un toit pour les itinérants à haut seuil de tolérance dès février

le mercredi 27 janvier 2021
Modifié à 10 h 15 min le 27 janvier 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le refuge permanent à haut seuil de tolérance se concrétise à Valleyfield. C'est dans l'ancien cabinet du Dr Labossière, au 67, Wilfrid, que s'installera le mois prochain ce qui peut être considérée comme une porte d'entrée vers les différents services de santé et réinsertion sociale. La Maison d'hébergement et dépannage de Valleyfield (MHDV) a eu la main heureuse. Les démarches pour dénicher une résidence où établir le refuge demandait un zonage adéquat ou une utilisation permise. Tout juste avant Noël, la maison de chambres à un jet de pierre de l'hôpital et une courte marche du Café des 2 Pains s'est présentée à elle. [caption id="attachment_94700" align="alignright" width="444"] Le Refuge sera situé sur la rue Wilfrid, près de l'Hôpital et du Café des 2 Pains.[/caption] La MHDV a fait l'acquisition de tout le mobilier. Si bien que le refuge pourra véritablement prendre vie au mois de février. Lorsque l'équipe d'intervention sera complétée autour de la coordonnatrice déjà embauchée. Il s'agit de la cinquième propriété de la MHDV. Cette ressource existe depuis 35 ans. L'an dernier, elle a offert environ 13 000 nuitées à des gens en situation de crise ou en rupture, désaffiliation avec leur entourage et qui se retrouvent sans-abri. Le CISSSMO est partenaire de ce refuge. La mobilisation estivale, notamment à l'aréna Salaberry, a permis au réseau de la santé de constater les réels besoins dans la région. «La pandémie nous a permis de faire valoir nos services auprès du réseau, indique le directeur de la MHDV, André Couillard. C'est aussi lié à la pandémie. Les itinérants, avec leur mode de vie, ont perdu leurs accès comme le Tim Horton pour aller aux toilettes ou se réchauffer. Le CISSSMO a vu qu'on était en mesure de réagir rapidement. » Centraide Sud-Ouest et le Centre du Partage ont également contribué à la réalisation du refuge. Un endroit pour se laisser apprivoiser Un haut seuil de tolérance soutient que le refuge accueillera les gens intoxiqués, avec divers troubles de santé mentale ou qui refusent un code de vie. Une clientèle qui ne fréquentent pas les ressources disponibles. «Ils vont venir ici pour chercher un service, alors ils ne seront pas ici pour faire du trouble, résume M. Couillard. Moi je vois ça comme quelqu'un qui viendrait d'abord dormir jusqu'à 5 h. Puis le lendemain, il resterait jusqu'au déjeuner. Le Refuge va permettre de les apprivoiser. » L'endroit sera doté de 9 lits. Des pourparlers sont en cours pour la mise en place d'une chambre de désintoxication et de l'installation du bureau de médecine de rue. «On va offrir deux volets, soit l'hébergement et un autre sans hébergement, explique Marilou Carrier, directrice adjointe de la MHDV. Les gens pourront venir prendre un repas, une douche ou faire leur lavage. Le Refuge sera ouvert de 17 h à 8 h, 7 jours/7. » Un complément à l'AbriBus Le Refuge comble des trous de services pour les itinérants. «Ça prend ça pour répondre aux personnes qui ont, par exemple, un problème de dépendance, explique André Couillard. On ne peut pas fermer le robinet comme ça une semaine. » L'AbriBus, l'unité mobile chaleur en opération au Marché public, a permis d'ajouter à la pertinence du Refuge. Des sans abri y sont allés chercher un peu de chaleur ou des vêtements. Ils cherchaient un toit pour la nuit. Mais l'AbriBus n'a pas cette vocation. Et on le voit, en plein hier, avec un couvre-feu, la situation est difficile. «On n'est pas à l'abri d'un décès comme c'est arrivé à Montréal, souligne le directeur général de la MHDV. On sait que des gens dorment dans les conteneurs derrière le CLSC ou sous le pont Blanc. » Émile Duhamel, fondateur de la MHDV, rappelle qu'un itinérant à la rue coûte plus cher à la société qu'une personne hébergée.

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