Une enfant en poussette adaptée refusée dans un autobus d’exo

Accompagnée de son papa, une fillette de quatre ans ayant un handicap s’est vue refuser l’accès à un autobus d’exo qui fait le trajet Angrignon-Sainte-Martine le 3 novembre en raison de sa poussette adaptée. L’organisme responsable du transport en commun exo reconnait que l’utilisation d’autobus de type voyageur complique l’accessibilité universelle et compte retirer graduellement ce type de véhicule.

Christian Lavoie avait rendez-vous avec sa fille à l’Hôpital Sainte-Justine le vendredi 3 novembre. N’ayant pas de permis de conduire, M. Lavoie s’était rendu à Montréal, transporté par un ami. Le père a voulu prendre le transport en commun pour revenir à la maison.

Arrivés au terminus Angrignon à LaSalle, sa fille et lui n’ont pas pu entrer dans l’autobus qui fait la liaison entre Montréal et Sainte-Martine. «Ils ont refusé de l’embarquer à cause de la poussette adaptée. Elle n’entrait pas dans l’autobus voyageur, relate Caroline Thibert, mère de l’enfant. Mon conjoint a proposé de mettre la poussette dans la soute à bagage, mais le chauffeur a refusé.»

Le couple raconte qu’un autre chauffeur qui faisait la liaison Angrignon – Châteaugay – Valleyfield dans un autobus de type urbain leur a proposé de les transporter jusqu’à Châteauguay. Les poussettes sont acceptées dans ce type de véhicule. Le papa a toutefois dû attendre qu’un ami les conduise de Châteauguay à Sainte-Martine.

«Ça me choque qu’ils aient refusé d’embarquer ma fille handicapée, parce qu’ils ne voulaient pas mettre la poussette adaptée dans le porte-bagage», déplore la maman.

Une flotte d’autobus à changer

Le Journal a questionné exo sur cette situation. Eric Edström, conseiller aux relations médias, a indiqué que l’utilisation des soutes à bagages n’est pas permise pour des raisons de sécurité. «Contrairement à ce qui se fait en transport nolisé, nos chauffeurs qui effectuent du transport urbain ne sont pas autorisés à quitter leur poste de conduite, que ce soit pour mettre des bagages en soute ou placer un vélo sur le support à vélo», mentionne-t-il.

Il souligne que le chauffeur a appliqué la réglementation en place concernant la sécurité. «Nous sommes conscients qu’il n’est pas toujours évident de s’adapter aux différents gabarits de nos autobus lors de ses déplacements. Cependant, dans le cas où il n’y a pas possibilité d’installer la poussette de façon sécuritaire et sans bloquer le passage ou dans le cas d’un achalandage important, celle-ci doit être pliée au besoin afin d’éviter d’encombrer les allées», ajoute-t-il.

M. Edström qualifie tout de même de «regrettable» la situation qu’a vécue M. Lavoie. Les autobus de type «coach» ou voyageur sont graduellement retirés des circuits au fil des ans pour favoriser une meilleure accessibilité, dit-il. «En effet, lors des renouvellements de contrats avec nos fournisseurs de service, exo inclut des exigences relatives à l’accessibilité des véhicules.»