Quel plaisir de revenir à la maison et de découvrir les friandises récoltées à l’Halloween. C’est moins plaisant de devoir jeter des bonbons en raison d’intolérance alimentaire. Chez les Brault-Bergevin de la rue du Hauban, une citrouille turquoise invite tous les sorcières et monstres. Avec ou sans allergies, ils repartiront avec leur petit bonheur dans un sac.
Dans cette famille du secteur La Baie, Halloween n’a pas toujours été une source de plaisir. «C’est une source d’inquiétude parce que les filles et moi avons la maladie coeliaque (intolérance au gluten), mentionne Isabelle. On a déjà couru l’Halloween et à la maison j’échangeais les bonbons amassés contre un sac avec des bonbons corrects que j’avais préparés. »
Ses filles Sandrine et Laurianne sont aussi affligées de cette allergie. Le gluten, on en retrouve à plein d’endroits: le blé, l’orge, le seigle et le triticale. Bref à bien des endroits. «Souvent c’est écrit sur la boîte si les bonbons sont sans gluten, mais pas sur le sachet individuel, explique la mère de famille. On en retrouve dans presque tout. On va à toutes les portes, mais on ne peut rien manger. »
Active sur divers sites Internet dont Allergies Québec, Isabelle Brault avait découvert ce nouveau visage d’Halloween pour tous. L’an dernier, la famille de la rue du Hauban a donc adhéré au Teal pumpkin project. Créé par la Food Allergy Research & Education aux États-Unis en 2014, la citrouille turquoise consiste à donner des gâteries non alimentaires aux enfants qui souffrent d’une allergie alimentaire.
Elle avait seulement mis une affiche en évidence. Cet automne, une citrouille peinte en turquoise trône en évidence parmi les décorations. «Je vais préparer des sacs avec des effaces, calepins, collants, etc., explique Isabelle. Je prévois en faire une vingtaine que je vais donner parmi les bonbons pour les enfants qui n’ont pas d’allergie. Je n’entrevois pas de dépense supplémentaire cette année. »
Seule au combat
Le phénomène de la citrouille turquoise est tellement récent que l’on recense seulement deux citrouilles turquoises à Valleyfield selon le site Teal pumpkin project. Pourtant, on n’a jamais connu autant de cas d’allergies alimentaires. «J’aimerais ça qu’un jour les enfants allergiques puissent aller à 1-2 maisons par rue avec des choses pour eux, mentionne Isabelle. Qu’il y ait plus d’enfants heureux qui s’amusent et se déguisent sans crainte. »
Le phénomène est cependant méconnu. Pour plusieurs, la citrouille turquoise n’a pas de signification et qu’elle se fond parmi les autres décorations. «J’ai expliqué aux enfants de ma garderie pourquoi elle était d’une couleur différente, explique la mère de famille. Je suis surprise de ne pas en voir plus dans les rues. »
Au 31, rue du Hauban, l’Halloween est orange, turquoise, pour tous.
