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Santé

Une infirmière temporairement radiée pour s’être injecté le contenu d’une seringue

le vendredi 04 mars 2022
Modifié à 0 h 00 min le 05 mars 2022
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

La seringue en question a été prise dans le bac biorisque de l'établissement. (Photo : Pixabay)

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a ordonné une radiation temporaire de quatre mois à une infirmière qui s’était injecté le contenu d’une seringue destinée à être jetée alors qu’elle effectuait un remplacement dans un centre d’hébergement de Châteauguay.

Les faits reprochés remontent à 2018, indique-t-on dans la décision publiée le 24 janvier 2022. Natalia Fedossova travaillait pour une agence de placement. Le soir du 4 août, elle est appelée à faire un remplacement de nuit à Châteauguay. Elle est assignée à un étage sur lequel se trouvent 36 usagers.

Pendant cette nuit-là, un préposé aux bénéficiaires entend un bruit provenant de la salle de médicaments, relate-t-on dans la décision. Il voit Mme Fedossova «en train de fouiller dans le bac biorisque en le tournant à l’envers. Par la suite, il la voit sortir une seringue de ce bac biorisque et s’injecter le contenu au bras gauche». Le contenu de la seringue n’a pas été déterminé, précise le conseil de discipline.

Lorsque le préposé informe l’infirmière responsable de tous les étages du centre de la situation, Mme Fedossova nie l’événement et affirme plutôt qu’elle remplaçait une seringue qui dépassait le contenant de biorisque.

Au moment où les employés veulent la confronter, ils retrouvent cette dernière enfermée dans une salle de bain et «est pâle et semble malade». Elle est renvoyée chez elle. Un rapport de la situation est fait et l’agence de placement en est informée. L’agence mettra fin au contrat de Mme Fedossova le lendemain de l’incident.

L’Ordre des infirmières a par la suite été chargé d’enquêter sur cette affaire. Son mandat n’est pas de punir l’infirmière, mais de «protéger le public, de dissuader le professionnel de récidiver et de servir d’exemple aux autres membres de la profession», indique le conseil de discipline.

Risque de récidive

À la lueur des témoignages entendus dans cette affaire, le conseil conclut que le risque de récidive est élevé, puisque ce n’était pas la première fois qu’une enquête était déclenchée à propos de cette infirmière.

En 2016, l’Ordre s’était penché sur un autre événement la concernant. Elle avait été retrouvée inconsciente dans la rue près d’un hôpital montréalais. Elle présentait des signes d’intoxication, avait une seringue dans sa poche, portait son uniforme, mais était en dehors de ses heures de travail. Comme l’Ordre n’avait pas de preuve de ce qui avait mené à son état, l’enquête avait été fermée.

Concernant l’événement à Châteauguay, le conseil de discipline dit tenir compte de la gravité de l’infraction dans sa décision rappelant que «le tout s’est produit durant son quart de travail alors qu’elle est la seule infirmière ayant la responsabilité de 36 patients en perte d’autonomie et hautement vulnérables».

Une radiation de quatre mois lui a été imposée. Un avis public devra aussi être publié dans un journal  distribuée dans la région où elle travaille et Mme Fedossova doit payer les déboursés.