Une importante firme d’avocats montréalaise spécialisée dans les recours collectifs a repris le dossier de recours collectif intenté contre CEZinc à la suite d’une fuite de trioxyde de soufre survenue en août 2004.
Le cabinet Trudel Johnston & Lespérance a repris le dossier en juin dernier, après que le porte-parole du recours collectif, François Deraspe, ait porté en appel une décision rendue par la juge Chantal Masse de la Cour Supérieure en septembre 2015.
«Nous avons décidé de reprendre le dossier en juin 2016 et de défendre M. Deraspe dans son appel, car nous croyons qu’il s’agit d’un représentant digne de confiance. Nous croyons que la Cour d’appel lui permettra de continuer à représenter le groupe et que nous pourrons rapidement faire progresser le dossier», peut-on lire sur le site web du cabinet d’avocats. Aucune date n’est encore fixée en Cour d’appel pour l’audition de cette cause.
Ce jugement avait surtout pour effet de suspendre le déroulement du recours collectif de 900 M$, considéré comme le plus important recours collectif environnemental jamais vu au pays.
Dans sa décision, la juge Masse avait endossé une «requête en déclaration d’abus, d’inhabileté et de quérulence» déposée par CEZinc contre François Deraspe, de même que l’avocate qui défendait leur dossier, Me Chantal Desjardins, en raison de leur «comportement abusif et vexatoire dans le cadre du présent recours collectif.»
Cette saga judiciaire prend donc une tournure totalement différente. En effet, le cabinet Trudel Johnston & Lespérance n’en est pas à son premier recours collectif d’importance. Il a notamment mené le recours intenté contre les compagnies de tabac et celui contre les trois principaux fournisseurs de services sans fil canadien, touchant les frais d’itinérance.
Un dossier qui traîne en longueur
Les nombreuses démarches et les délais ont fait traîner en longueur ce recours collectif autorisé en 2012, déplorent certains des citoyens affectés par cet incident. Sous le sceau de l’anonymat, des membres inscrits à ce recours collectif se désolent de ces nombreux délais, plus de 10 ans après que soit survenue la fuite de gaz toxique.
Rappelons que ce recours collectif avait été intenté au nom des personnes qui, dans la soirée du 9 août 2004, ont eu la peau, les yeux, la gorge ou les voies respiratoires irrités ou encore qui ont éprouvé des problèmes respiratoires ou ont été victimes de crises d’asthme, après avoir été exposées au nuage toxique rejeté par l’usine située boulevard Gérard-Cadieux.
Les secteurs touchés par ce nuage toxique s’étendaient du secteur Saint-Timothée, Melocheville, puis à l’Ile Perrot et l’ouest de l’île de Montréal jusqu’à Ville Saint-Laurent.

