Jeune chez lui à Lachine, Normand Blanchet regardait son voisin confectionner une patinoire extérieure chaque hiver. Il s’imaginait en faire autant lorsqu’il deviendrait adulte, pour ses enfants.
« J’ai longtemps vu ça dans ma tête. Moi en train de faire une glace pour m’amuser à l’extérieur », explique le Télesphorois assis sur sa Zamboni par un grand froid de début janvier.
Normand Blanchet maintenant à la retraite, et sa conjointe Sylvie Babineau, ont enfin concrétisé le rêve de jeune homme de ce sympathique gaillard.
« Je le fais maintenant pour le plaisir des enfants. Ils redécouvrent les joies de jouer dehors. Chez nous, les ordinateurs ou les appareils électroniques ne servent pas 24 heures sur 24. On joue dehors », lance l’ancien conseiller municipal des Cèdres.
Et si lui et sa conjointe parlent des joies de leurs enfants, c’est qu’ils en ont plusieurs. Et qu’ils savourent les sourires en tout temps.
Une famille d’accueil tissée serrée
Les Blanchet-Babineau accueillent chez eux six enfants en famille d’accueil. « Ça fera dix ans en juin que j’ai commencé à faire ça. Nous vivons le parfait bonheur. Ils sont nos enfants », lance Sylvie Babineau, les yeux pétillants.
Normand a pris sa retraite du domaine de la construction en 2013, en vendant sa compagnie de vitre, et depuis, ils vivent constamment en mouvement entourés d’enfants qui ont retrouvé le bonheur et la joie de vivre.
Le clan vit sur une fermette sur laquelle on retrouve des chevaux, des poules, des faisans, mais aussi un paon. « J’ai fabriqué une volière et les enfants sont toujours éblouis de voir les oiseaux. C’est merveilleux pour eux », dit Normand Blanchet qui à son tour s’émerveille devant l’allégresse des enfants.
Sans compter que, depuis l’été dernier, le gentilhomme fermier s’adonne à l’apiculture. « Je suis maintenant membre du MAPAQ et je possède une douzaine de ruches. L’été prochain, je désire doubler le nombre », explique-t-il, affairé en cette saison froide à construire une miellerie où il pourra vendre les produits de ses travailleuses ailées.
Le bâtiment jouxte l’immense maison de ces parents qui ont élevé leurs trois enfants et qui comptent maintenant autant de petits enfants, sans compter tous ces jeunes qui sont élevés dans cet endroit chaleureux, des plus accueillants. « Ils sont chanceux dans leur malchance d’une certaine façon. C’est comme s’ils étaient nos enfants », disent les heureux conjoints.
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Sylvie Babineau et Normand Blanchet ne pourraient être plus heureux de voir le sourire sur les visages de leurs enfants.[/caption]
Une patinoire et un anneau de glace
Quant à la patinoire, Normand Blanchet a mis son projet sur les rails il y a quelques années. « J’ai commencé avec une 16 par 32. Je mettais des madriers et j’arrosais au boyau, 4 pieds par 4 pieds. C’était interminable et au premier redoux, je la perdais. Maintenant avec la resurfaceuse, j’ai une patinoire de 32 par 72, en plus d’un anneau de 50 par 100. Au début je mets les bandes, le lendemain les lumières et quand il fait assez froid, je sors la Zamboni et j’arrose. En quatre jours tout est prêt. J’ai le temps, je suis à la retraite et je le fais pour les enfants », relate celui qui a obtenu la resurfaceuse grâce à la générosité de
Robert Boileau, un spécialiste de ce genre d’équipements. « Il a appuyé mon projet à 100 %. Sans lui, je ne pourrais avoir une telle surface. Mais les gens sont très généreux. Ils voient que nous semons le bien autour de nous, alors ils nous aident. Il y en a qui envoient des bâtons de hockey aux enfants, d’autres des blocs Lego, des jouets. Nous avons beaucoup donné dans notre vie. Maintenant, on dirait que c’est le retour de l’ascenseur », conclut Normand Blanchet, souriant, au volant de l’engin qu’il avait imaginé être sienne, quelques années après avoir rêvé de sa propre patinoire, dans sa propre cour, avec ses enfants souriants.
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L’anneau de glace permet aux petites filles du couple de s’amuser, alors que Normand Blanchet prévoit que celle-ci pourrait durer jusqu’en mars si les conditions sont bonnes.[/caption]