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Une perte colossale de ruches qui laisse des traces

le mardi 03 mai 2022
Modifié à 10 h 28 min le 04 mai 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Normand Blanchet espère que le MAPAQ réussira à sensibiliser la population et les agriculteurs parce que tout le monde est essentiel dans l’équilibre pour l’environnement et la production. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)

Apiculteur amateur, Normand Blanchet élève les abeilles plus pour s’amuser et occuper sa retraite que par nécessité.

Il n’en demeure pas moins déçu de voir qu’une trentaine de ses 34 ruches n’ont pas survécu au dur hiver que les producteurs de miel viennent de vivre. « J’ai pourtant bien hivernisé mes riches en suivant les consignes, comme je le fais depuis plusieurs années. Mais cette fois, il me reste deux, peut-être trois ruches », mentionne celui qui pointe du doigt le varroa, les conditions climatiques et les écarts de température pour expliquer cette mortalité soudaine au sein de ses colonies.

Mais il n’y a pas que ce phénomène selon lui. Sans vouloir se mettre à dos les agriculteurs, il évoque l’arrosage avec des produits chimiques qui tuent les mauvaises herbes, mais pas que la végétation. « C’est clair que ce n’est pas bon pour nos ruches, pour nos reines. Certaines sont plus fortes que d’autres et résistent, mais ces produits sont vraiment nocifs pour les abeilles », plaide le père de famille de Saint-Télesphore.

Sensibilisation essentielle

Pour lui, le MAPAQ doit agir rapidement afin de sensibiliser les agriculteurs aux dangers de certains produits. « Les gens ne réalisent pas comment c’est fragile. Il faut travailler ensemble et trouver une solution qui sera bonne pour les agriculteurs autant que pour les apiculteurs, les acériculteurs. Nous devons travailler ensemble car tout est lié. Mon but est de polliniser leurs champs et qu’ils permettent à mes abeilles de produire de leur miel et de devenir des colonies fortes. Elles aident pour les bleuets, les asperges, les pommes, les fraises, les citrouilles. On retrouve de mes ruches dans plusieurs champs autour de chez moi, mais cette année ce sera difficile », prétend celui qui se fait un plaisir de donner un coup de main aux producteurs de la région.

Producteur de miel et père en famille d’accueil, Normand Blanchet s’amuse avec ses enfants et ne voudrait pas que les conditions actuelles persistent. « Chaque ruche perdue, c’est des sommes que nous ne pouvons utiliser pour autre chose. Je vais continuer à le faire pour que les enfants continuent à avoir du plaisir à voir ça grandir, mais c’est décourageant », mentionne celui qui devra investir une importante somme pour réaménager ses ruches.

Heureusement, des citoyens de la région ont spontanément décidé de l’aider en adoptant ou parrainant des reines et des ruches. « Un ami à moi a décidé de me donner de l’argent pour parrainer deux reines. C’est très généreux et c’est très apprécié », conclut celui qui est ouvert à recevoir de l’aide de la population. Pour aider Normand Blanchet et sa famille à aider l’environnement, on peut investir dans l’achat de nucléis et de reines en consultant sa page Facebook au Miellerie Babichet ou en le joignant directement au 514 943-1500. Sa conjointe, Sylvie Babineau a également créé une page gofundme.  

L’apiculteur amateur possède une trentaine de ruches et seulement deux ou trois colonies plus fortes ont survécu à l’hiver, aux varroas, à l’humidité et aux pesticides. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)

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