Une querelle interne va coûter un aréna pour toute une génération
Autant le projet d’une Régie des loisirs dans Soulanges, que celui de sauver l’Aréna de Saint-Polycarpe pourraient être abandonnés en raison du désistement des conseillers municipaux de Coteau-du-Lac qui ont voté en défaveur d’une résolution démontrant un appui.
La mairesse de la municipalité de Soulanges, Andrée Brosseau était dans tous ses états au lendemain de la réunion du conseil de mai. « C’est n’importe quoi, je suis extrêmement déçue. Les 10 municipalités de Soulanges avaient pourtant mentionné vouloir faire patiner leur monde, mais ici, les conseillers disent ne pas être assez au courant des détails pour voter en faveur de la proposition d’entente de la Régie », dit la mairesse déçue pour ses citoyens.
Pourtant, les conseillers de l’endroit avaient eu droit à des rencontres comme tous les autres élus de Soulanges. Ils ont eu des réponses aux questions légitimes. Le directeur général de Coteau-du-Lac le confirme. « Le conseil municipal a eu toutes les informations au cours de plusieurs présentations. Tout a été fourni. On a mentionné que le montant à payer serait de 75 000 $ annuellement. Même si ce n’est pas le chiffre exact, ça va jouer alentour de ça. Il n’y aura pas de surprises à ce niveau. Les neuf autres conseils ont eu les informations, alors le reste c’est des décisions politiques, parce qu’on a fourni ce qu’on avait à fournir », dit Jacques Legault.
Une querelle qui coûte cher
L’actuel directeur général de l’Aréna de Saint-Polycarpe, Vincent Lemieux affichait également un air déconfit. « C’est malsain ce qui se passe avec les conseillers là-bas. Une querelle interne va coûter un aréna pour toute une génération. C’est triste. Ce qu’on souhaite maintenant, c’est que les autres villes ne reculent pas et démontrent leurs convictions. En ce sens, ce sont malheureusement les jeunes familles de Coteau-du-Lac qui vont écoper. Le projet va bien, les maires s’entendent, mais il y a de ces conseillers bornés qui s’acharnent et c’est désolant », déplore-t-il.
En lien avec son affirmation, la mairesse Brosseau confirme que les citoyens sont déçus.
Quant aux autres municipalités, Saint-Zotique, l’une des plus importantes Villes de Soulanges a voté en faveur, mais à la condition que les autres municipalités aillent de l’avant. « En ce moment, ce sont les conseillers de Coteau-du-Lac qui ont l’odieux de l’abandon du projet. C’est triste parce que tout semblait rouler. Les autres municipalités sont prêtes à procéder dès qu’ils diront oui », lance le maire Yvon Chiasson.
Rappelons que récemment, on a confirmé la tenue d’une nouvelle saison 2024-2025 lors d’une conférence de presse et que tout semblait s’enligner pour la création d’une Régie.
Travailler pour ses citoyens
Parmi les six conseillers qui ont suivi leur propre ligne de conduite, il a été possible de discuter avec Alain Laprade.
« Je ne suis pas contre le projet, c’est ce qu’il faut comprendre, mais nous ne voulons pas signer un chèque en blanc. La question c’est qu’il y a des inconnus et qu’aucun chiffre n’a été rapporté », plaide-t-il, prétextant que le 75 000 $ n’avait rien d’un montant certain.
« Également, il y a des demandes qui ont été faites, mais on a refusé de répondre », ajoute-t-il. Questionné sur ces demandes, le conseiller a déclaré : « j’aime autant ne pas en parler. »
Néanmoins, Alain Laprade et ses collègues disent travailler pour les citoyens de Coteau-du-Lac, ceux qui les ont élus. « Je ne vote pas pour faire plaisir aux conseillers des autres villes. Je sais que certains citoyens vont être déçus, mais il y a 1 % de la population qui utilise l’aréna. Il y a beaucoup plus de citoyens qui s’y opposent. C’est donc dire que 99 % des gens ne l'utilisent pas mais vont payer quand même. Cent pour cent des gens vont payer mais ils m’ont mandaté pour les représenter lorsqu’ils m’ont élu », assure-t-il.
Alain Laprade certifie qu’il a entendu que même si Coteau-du-Lac n’embarque pas, que les autres villes veulent aller de l’avant pareil avec le projet. « Nous pourrons nous y joindre au moment où on aura les chiffres, combien ça va coûter. Mais en ce moment c’est comme de signer un chèque en blanc », conclut-il.