VIDÉO - Patrick McSween : à la mémoire de son père
Patrick McSween a dû composer avec la douleur de perdre son père alors qu’il était adolescent. Une disparition non résolue. Au fil du temps, l’auteur-compositeur-interprète a appris à accepter la situation. Ce qui lui a inspiré la chanson Dix ans qui fait l’objet d’une vidéo.
« La chanson parle des étapes du deuil, dans ce cas-ci de la cinquième, celle sur l’acceptation, explique McSween. Au début de ma vingtaine, mon père est disparu. On n’a jamais retrouvé son corps. Ça fait partie de ma vie. J’ai appris à l’accepter. Je me suis rendu-là. »
La chanson est la première qu’il a composée de A à Z. Mais il l’a conservée pour lui. «Je n’étais pas à l’aise à l’époque d’en parler, avoue-t-il. De l’avoir accepté [le deuil], c’est comme une victoire. Je l’ai chantée devant du monde proche de moi et les larmes viennent. »
Composer et chanter un texte aussi personnel a permis au musicien de trouver sa personnalité artistique. Le chansonnier de party, un peu poète, propose un côté raconteur. Il utilise son quotidien d’éducateur spécialisé pour explorer de nouvelles avenues. «J’aime parler des étapes de la vie, note-t-il. Présentement, j’écris une chanson sur les personnes qui vivent avec un alcoolique. Mon 40 h/semaine, me nourrit pour mes compositions. Il m’amène du jus. »
Plusieurs thèmes seront prochainement abordés dans ses chansons, notamment l’intimidation et l’anxiété.
Revenir sur son passé
Bien qu’il avait en tête des images, la vidéo n’est pas totalement son idée. C’est un garçon autiste qu’il accompagne dans l’intégration au travail qui a poussé l’idée. Au point d’organiser un meeting avec un caméraman-réalisateur. «Ils sont venus à moi et ont aimé le scénario, avoue l’auteur-compositeur-interprète. Pour la vidéo, je me suis inspiré de ce que Coldplay a fait avec Yellow. »
La caméra suit donc le musicien dans sa balade dans le quartier nord. De la cour arrière de la maison où son père a été élevé, par le pont Salaberry jusqu’au cimetière du même nom. Les images en noir et blanc sont très significatives pour l’artiste.
Patrick McSween a tourné son vidéoclip avec la collaboration de Nicolas Viau, caméra et montage, et Jérémie Dufour réalisateur et montage. (Photo Gracieuseté Émilie Pelletier Photographe)
« Il y a deux scènes où je croise du monde, soit ma tante Diane et mon garçon Jackson, explique-t-il. Le tout se termine devant la pierre tombale familiale et je sors quelque chose d’un sac à dos. Tous pourront faire leur histoire en regardant la vidéo. »
Des paroles apparaissent afin de mettre l’emphase sur certains mots.
Une vidéo qui faite dans la simplicité mais qui touche la cible.