Un projet de restauration écologique réalisé dans le secteur des dunes de Cazaville, à Saint-Anicet, a permis de faire revivre une plante indigène en voie de disparition, l’aristide à rameaux basilaires.
Ce projet de restauration a été réalisé par l’organisme Conservation de la nature Canada, dans le cadre du Plan d’action pour l’aristide à rameaux basilaires, élaboré par Environnement Canada et Parcs Canada, en collaboration avec le ministère québécois de l’Environnement (MDDEFP), dont les coûts directs sont estimés à 1,2 M$.
Cette plante est inscrite comme étant en voie de disparition depuis 2005. Au Québec, elle est désignée menacée en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables depuis 2010.
Selon Chantal Cloutier, chargée de projet, on la retrouve particulièrement dans des zones sablonneuses de petites superficies, mais riches en biodiversité.

Au Canada, on retrouve au moins 19 populations de l’aristide à rameaux basilaires (3 millions d’individus), dont huit dans le sud-ouest du Québec. Six de celles-ci occupent les dunes de Cazaville, une zone dont la formation remonte au temps de la mer de Champlain, explique Mme Cloutier.
L’espèce est menacée par plusieurs facteurs, dont l’extraction de sable, le dépôt d’ordures, l’utilisation de véhicules tout-terrain, la plantation de conifères, les espèces envahissantes, les pratiques agricoles et le lotissement.
C’est une plante qui ne tolère ni l’ombre ni l’accumulation de résidus végétaux. «Dès qu’il y a de l’ombrage elle commence à décliner», mentionne la chargée de projet. C’est pourquoi une audacieuse coupe touchant une plantation de 1000 pins rouges a dû être réalisée en 2023 par Conservation de la nature Canada dans le cadre de ce projet.
Des résultat florissants
Deux ans plus tard, les intervenants de CNC ont été fascinés de constater que la population de l’aristide était passée d’une vingtaine de plants à près de 3000 à l’été 2025.
Qui plus est, d’autres espèces rares, comme le trichostème fourchu et le souchet de Houghton, ont aussi montré une nette augmentation.
«On ne s’attendait pas à une progression aussi rapide, admet Chantal Cloutier, mais surtout de voir réapparaître d’autres espèces rares; on est vraiment content.»
Le succès de cette opération permet donc à des espèces menacées de reprendre leur place dans l’écosystème et de renforcer la richesse biologique de la région.
D’autres mesures seront préconisées dans les années à venir afin de maintenir le sol à nu et favoriser l’expansion de l’espèce dans un milieu ouvert. «Ce sont des plantes qui adorent les intempéries», note Mme Cloutier.


 
								        								             
							 
			
Couper 1000 pins rouges pour mettre en valeur une plante indigène, même en voué d’extinction, n’est-ce pas un peu abusif?
Cela démontre bien qu’il faut tenir compte de la science et pas se tenir à des réflexes ayant de bonnes intentions mais non fondées.
Félicitations.