Originaire du Sud-Ouest de la France, Martial Lagain a pratiqué tôt le rugby et il en est tombé amoureux, si bien que le résident de Châteauguay peut maintenant vivre de cette passion. Sélectionné deux fois au sein de l’équipe nationale canadienne, le sportif est maintenant l’entraîneur-adjoint de la formation nationale féminine qui vient de remporter l’argent à la Coupe du monde qui se tenait à Londres en septembre.

Les Canadiennes ont plié l’échine contre l’équipe hôtesse, l’Angleterre, après avoir vaincu la Nouvelle-Zélande en demi-finale.

Martial Lagain est aussi agent de développement chez Rugby Québec. Il vient d’être promu dans un rôle provincial visant à développer la pratique du sport dans la province. «C’est un sport qui est appelé à devenir de plus en plus populaire. Nous voulons profiter de cette vague de succès pour recruter. Cette discipline acquise au rugby donne des outils pour la vie. C’est un sport inclusif qui est accessible et qui donne des outils comme l’abnégation et l’humilité», indique-t-il.

Il ajoute qu’il n’y a pas de profil type, tous les joueurs sont susceptibles de pouvoir briller au rugby et qu’il s’agit d’un sport qui ne nécessite que peu d’investissement. Un ballon un protecteur buccal et on peut jouer au rugby.

Une tendance chez les filles

Au Québec, ce sport est arrivé il y a plus de 50 ans. «Châteauguay avait des équipes dans les années 80 et 90. Maintenant, depuis quelques années, il y a un club composé essentiellement d’équipes féminines junior. Ormstown a des équipes féminines depuis 25 ans. En fait, c’est le seul sport de contact, collectif, pour les filles. Ça a peut-être cet effet attirant. Mais sinon, à travers la province on retrouve majoritairement des équipes masculines», explique Martial Lagain. Il parle de 35 à 36 clubs au Québec, dont la moitié sont situés dans la grande région de Montréal et la Montérégie.

D’ailleurs au sein de l’équipe nationale qui a brillé en Angleterre on retrouve plusieurs Québécoises. La capitaine Alexandra Tessier est originaire de Saint-Léonard-d’Aston et a joué pour l’Université Concordia. Fabiola Forteza et Karen Paquin sont toutes deux de Québec et ont joué pour l’Université Laval. Paquin a été sélectionnée pour deux Jeux olympiques et quatre Coupes du monde. Parmi les autres partantes québécoises, Alexandra Tessier de Sainte-Coltilde-de-Horton a joué à Sainte-Anne-de-Bellevue et Justine Pelletier est originaire de Rivière-du-Loup et a complété son parcours universitaire à Laval.

Parmi les joueuses de réserve, Laetitia Royer, qui est originaire de Loretteville, a déjà joué à Concordia et habité à Châteauguay momentanément.

«Ces filles là ont eu la chance de jouer dans un stade rempli à pleine capacité de 82 000 spectateurs. Certains joueurs professionnels de rugby n’ont jamais joué devant de telles foules. C’est incroyable de penser à ça», mentionne celui qui a aussi joué à Sherbrooke, avant de venir s’établir à Châteauguay avec son épouse et leurs enfants. «Ma femme a sa famille à Mercier. Nous voulions nous rapprocher», plaide-t-il.

En effervescence

Martial Lagain entend poursuivre son recrutement pour le sport qu’il aime. Une passion partagée avec sa conjointe. «Il y a une effervescence qui a entouré cette Coupe du monde. Nous voulons continuer à parler de détermination, de courage, de persévérance. Il y a un maître-mot au rugby, c’est d’accepter la pression pour ton équipe. Nous voulons développer en ce sens et c’est ce que nous faisons au Québec et au Canada en développant notre propre style de jeu», complète celui qui a joué en France avant de s’établir au Québec en 2011.

Il compte donc prendre exemple sur les jeunes Châteauguoises comme Riley Authier qui a joué à Billings, à Dawson et a fait partie de l’équipe canadienne U20 il y a deux ans avant de s’aligner avec les Stingers de Concordia. «Il y a un mouvement sans précédent et nous allons recruter de jeunes filles qui veulent aller plus loin dans ce sport fabuleux», conclut-il.