Travaux publics à Saint-Constant et Candiac : une affaire de femmes

Maggy Hinse, directrice du Service des Travaux publics pour la Ville de Saint-Constant. (Photo : Le Reflet – Denis Germain)
De plus en plus de femmes s’intègrent dans le secteur des travaux publics au sein des municipalités. Alors que ce domaine était autrefois perçu comme plutôt masculin, la mentalité actuelle tend davantage vers l’égalité des sexes.
C’est ce que confient Maggy Hinse et Monnie Renouf, directrices du Service des Travaux publics, respectivement à Saint-Constant et Candiac, qui cumulent des années d’expérience dans le métier.
Dans le cas de Saint-Constant, Mme Hinse raconte qu’il y a eu jusqu’à huit femmes au Service, incluant elle-même, et quatre actuellement engagées comme cols bleus qui se démarquent et qui font le même travail que leurs collègues masculins.
Elle remarque également que de plus en plus de femmes occupent des postes de gestion et de direction au sein de la Municipalité.
«Il ne faut pas s’arrêter au genre et je pense que l’accessibilité est plus présente aussi, mentionne-t-elle. Il n’y a plus cette espèce de notion-là, cette espèce de sentiment de jugement [dans le passé], comme tu étais une femme, il fallait que tu te prouves un peu plus.»
Maggy Hinse a occupé le poste de conseillère en environnement pour la Ville de Salaberry-de-Valleyfield pendant 11 ans.
Lorsqu’elle a rejoint la Ville de Saint-Constant en 2019, elle est devenue cheffe de division et assistance-directrice des services techniques aux Travaux publics, avant d’en devenir la directrice, en 2022.
Mme Hinse adore l’aspect concret, tangible et actif de cette branche municipale.
La femme de 47 ans comprend qu’avec la mentalité de son époque, ce ne sont pas toutes les filles qui pouvaient saisir des opportunités.
«Les gens de notre génération, on a été élevé avec les filles qui jouent avec telle chose et les gars avec telle chose, s’exprime-t-elle. Ça n’a jamais cadré avec moi. Ma mère très tôt m’a inscrit à des affaires dont j’étais la seule fille dans le groupe. J’ai eu cette opportunité-là par ma famille de cadrer avec mes intérêts, mais ce n’est pas toutes les filles qui l’ont eue.»
Une première
Monnie Renouf, directrice du Service des Travaux publics pour la Ville de Candiac. (Photo : tirée du site Web – Ville de Candiac)
Pour sa part, Monnie Renouf est la première directrice au Service des Travaux publics dans l’histoire de la Ville de Candiac.
«Quand on me l’a dit, je ne réalisais pas, dit-elle. Candiac, c’est l’fun parce qu’il y a plusieurs femmes sur le comité de direction. C’est quelque chose, c’est une fierté.»
Alors qu’elle possède 22 ans d’expérience au sein des Travaux publics, elle trouve cela encourageant qu’il y ait de plus en plus de femmes dans le domaine ; elle indique même qu’il y a «vraiment un mouvement» en ce sens à l’intérieur de l’Association des Travaux publics du Québec.
«Comme employés manuels, il n’y a pas beaucoup de femmes et on espère qu’il y en aura plus dans l’avenir, fait-elle savoir. Il va falloir faire de la publicité pour ça. Mais c’est très respectueux de nos jours. Avant, les femmes devaient prouver et rayonner plus qu’un homme. Les Travaux publics étaient très fermés au masculin.»
Ce qu’elle apprécie, c’est le fait d’être au service du citoyen. Elle indique que Candiac «excelle dans l’entretien»; un élément qui l’a poussée à exercer son poste actuel.
Conseils aux jeunes femmes
Maggy Hinse et Monnie Renouf conseillent aux jeunes femmes qui hésitent à aller dans le domaine des Travaux publics de ne pas se limiter, ne pas avoir peur, prendre conscience qu'il n'y a pas de différence avec les hommes et saisir les opportunités.
Mme Hinse indique que de plus en plus de filles s’inscrivent dans les cours de génie et de gestion.
«Il ne faut pas s’arrêter à gérer et acquérir des machines, informe cette dernière. L’intérêt est à prioriser et les Travaux publics fonctionnent grâce à l’humain derrière.»
Monnie Renouf, quant à elle, précise que tout passe par la passion.