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Vivre dans des conditions insalubres au 140 Primeau à Châteauguay

Il y a 5 heures
Modifié à 19 h 15 min le 21 décembre 2024
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Dégât d’eau, infestation de souris, puis maintenant de coquerelles, pas de concierge malgré la promesse inscrite sur le bail, les locataires du 140 Primeau à Châteauguay en ont assez de vivre dans des conditions insalubres et que le propriétaire ne fasse rien pour régler les situations déplorables.

«C’est de la négligence, la fuite d’eau est arrivée en février 2023 et ce n’est pas réglé dans certains logements. C’est certain que ça moisit, ça pourrit et que ça attire la vermine», indique Artem qui vient d’entreprendre des démarches légales pour faire bouger les choses.

Sa vie est devenue insupportable quand les coquerelles ont commencé à investir son appartement qu’il occupe depuis quelques années avec sa conjointe et leurs enfants. Le couple vient d’avoir un bébé qui a maintenant deux mois. «La nuit, les coquerelles sont dans le lit de mon bébé. Des coquerelles, il y en a partout. Nous devons sceller nos aliments, nous devons passer la balayeuse pour les ramasser. Nous posons des pièges, mais elles reviennent toujours. La nuit, quand je m’en vais dans ma chambre je n’en sors plus parce qu’elles envahissent le salon et la cuisine jusqu’au matin», plaide le jeune homme qui ne voir pas le bout du tunnel.

«Même si je faisais venir un exterminateur à mes frais, pour mon appartement, la situation reviendrait parce qu’il y en a partout dans les 35 appartements du bloc. Les propriétaires ne veulent rien entendre. Les coquerelles sont arrivées en mai 2024 parce que les travaux des dégâts d’eau de février 2023 n’ont pas été faits», évoque Artem.

Un article du Soleil de Châteauguay de juin dernier, évoque ces nombreux dégâts d’eau dans des immeubles voisins du 140, soit le 136 Primeau.

Des voisins dans la même situation

Malgré les plaintes au Tribunal administratif du logement, les mises en demeure, les appels répétés, les problèmes ne se règlent pas et les requêtes deviennent lettres mortes aux yeux des propriétaires, la compagnie Banvest. C’est le cas aussi dans leurs autres possessions, autant à Châteauguay, à Longueuil ou à Montréal.

Les voisins d’Artem demeurent sur place depuis six ans. Les anciens propriétaires, Raamco, étaient exceptionnels et il n’y avait pas de problèmes. «Depuis que c’est Banvest, c’est invivable. Nous avions de la surveillance, des caméras, un concierge et du service régulièrement de nettoyage sur les étages. Quand il y avait un problème, nous avions une ligne directe. Les nouveaux propriétaires, c’est tout le contraire. Ils ont baissé le chauffage à distance, en hiver nous avons froid. Ça, c’est quand il n’y a pas des problèmes d’eau ou de chauffage pendant lesquels nous ne pouvons prendre de douches», lance la personne voisine exaspérée de ces conditions.

Des coquerelles envahissantes

Chez elle, les coquerelles sont apparues en mars. «Ça arrive des étages du bas. On a essayé des traitements, de sceller les fentes avec du silicone, il n’y a rien à faire. Il faudrait vermifuger et éradiquer dans tout le bloc, mais pour les propriétaires, ce n’est pas important, ni une urgence», prétend la personne interrogée.

Ils retrouvent des coquerelles dans les corridors et n’osent plus inviter de gens chez eux. «Nous gardons notre appartement propre, mais ça joue quand même sur notre dignité», dit-elle avec émotions. 

Ils désirent tous partir, mais avec la crise du logements, l’explosion des coûts, l’accès difficile à une première propriété, la situation est encore plus problématique.

Malgré des messages laissés à Banvest, après de nombreuses tentatives d’appels sans pouvoir parler à autre chose qu’une boîte vocale, nous n’avons pu obtenir de réactions de la part des propriétaires qui possèdent plus de 3000 portes sur la Rive-Sud et à Montréal.

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